L'établi et sa loupe binoculaire © Fondazione Michelangelo / S. Pozzoli
L’établi et sa loupe binoculaire © Fondazione Michelangelo / S. Pozzoli

Transmission d’un métier d’art


Gérard Desquand transmet en 2016 son savoir-faire et son atelier de gravure héraldique à Sarah Bougault. La science du blason se grave sur chevalière avec un art de la synthèse remarquable. La très petite dimension de la chevalière armoriée supporte la matière insécable du temps : si l’on observe attentivement la gravure héraldique, on découvre l’histoire des familles, la trace des outils, la diversité des figures, la poésie de la langue. Une empreinte du monde. La transmission se construit au fil des échanges.

Au cœur de Paris, l’atelier Bougault-Desquand réalise des cachets et gravures héraldiques sur chevalières pour des particuliers et des bijoutiers renommés.

À l'atelier, Sarah Bougault, 2023. Photo de Line Filhon.
À l’atelier, Sarah Bougault, 2023. Photo de Line Filhon.

« L’image domine toujours, elle qui est l’œuvre créatrice de l’héraldique. » (Gérard Audoin, L’Art héraldique).

Pour un blason gravé en cachet, la fonction première n’est pas d’embellir le support qui le porte, mais de le changer en sceau et de raconter, à l’aide de symboles, une histoire, une identité.

Pour la réalisation d’un blason gravé en cachet (en creux et à l’envers), le dessin, tracé sur papier (à plat et à l’endroit), peut parfois être une première phase de recherche et de création ; il sert avant tout de médiation pour réunir les informations et fixer l’intention.

Au moment de la gravure, le graveur crée le blason (dans le cas où il part d’une description littéraire), ou le réinterprète (lorsqu’une image existe déjà) à l’échelle et en y ajoutant la troisième dimension. Il faut alors entendre le dessin non au sens d’une simple étape, mais au sens général : au-delà du tracé à la pointe sur le métal, il s’agit de la compréhension des formes et de l’inventivité dans leur restitution. Les contours doivent être changés en masses, les ombres n’existent que dans la hiérarchie des creux, la finesse des détails et le rythme des couleurs sont définis par l’échelle réelle, sous la binoculaire. Enfin, c’est l’art du modelé qui apporte la vitalité, le caractère des meubles et l’harmonie générale.

Transmission 2016, Gérard Desquand, Sarah Bougault© Fondazione Michelangelo / S. Pozzoli
Transmission 2016, Gérard Desquand, Sarah Bougault© Fondazione Michelangelo / S. Pozzoli